Produits Halieutiques et Aquacoles

Situation du marché

En 2015, la production et la consommation de produits halieutiques et aquacoles ont enregistré une croissance soutenue. En 2014, pour la première fois, la part de l’aquaculture dans l’offre totale de poisson destiné à la consommation humaine a dépassé celle de la pêche et cette tendance s’est poursuivie en 2015. La même année, après une période d’expansion continue, les échanges de produits halieutiques et aquacoles ont reculé, en valeur. Ce fléchissement s’explique par une contraction de l’activité économique sur des marchés essentiels, l’évolution des taux de change et la diminution des prix du poisson. La Chine, premier pays producteur, transformateur et exportateur, et troisième importateur de produits halieutiques et aquacoles, est entrée dans une période de grande incertitude, allant jusqu’à réduire ses exportations de poissons, de mollusques et de crustacés en raison d’un ralentissement de son secteur de la transformation. La consommation de poissons et de fruits de mer de la Fédération de Russie a subi les effets de son embargo commercial qui se poursuit sur les importations provenant de certains pays. En Norvège, la valeur totale des exportations a atteint des niveaux sans précédent, tandis qu’en Thaïlande et dans d’autres grands pays fournisseurs de crevettes, la baisse du prix de ce produit a fait chuter la valeur totale des exportations. Les captures d’anchois (destinées principalement à produire de la farine et de l’huile de poisson) ont été meilleures que prévu, réduisant ainsi certaines pressions exercées à court terme sur le prix de la farine et de l’huile de poisson.

En 2015, d’après l’indice des prix du poisson de la FAO, les prix des espèces sauvages ont davantage progressé que ceux des produits d’élevage (période de référence 2002-04=100). Après avoir atteint un pic en mars 2014 (indice à 164), les prix du poisson ont affiché une tendance à la baisse (indice 135 en juillet 2015) en raison d’un fléchissement de la demande des consommateurs sur les principaux marchés et de l’accroissement de l’offre de certaines espèces. Entre fin 2015 et début 2016, ils ont commencé à remonter légèrement.

Principaux éléments des projections

Les perspectives du secteur de la pêche restent largement positives. En valeur nominale, les prix moyens du poisson devraient tous accuser une baisse au cours de la première partie de la période de projection, avant de se redresser dans les cinq dernières années de cette période. En 2025, les prix moyens à la production devraient être légèrement plus élevés qu’au cours de la période de référence de 2013-15, car la croissance de la demande devrait dépasser l’offre. Toutefois, les prix moyens des produits échangés destinés à la consommation humaine et à la production de farine et d’huile de poisson devraient afficher un léger recul en 2025 par rapport à la période de référence. En valeur réelle, tous les prix devraient cependant diminuer dans les dix prochaines années par rapport aux niveaux record de 2014.

Au cours de la période de projection, la production halieutique et aquacole mondiale devrait croître à un rythme de 1.5 % par an, ce qui signifie un repli par rapport aux 2.5 % par an de la décennie précédente. La production devrait atteindre 196 Mt, soit une hausse de 29 Mt (17 %) entre la période de référence et 2025. Les pays en développement, notamment ceux d’Asie, seront à l’origine de la majeure partie de la croissance de la production halieutique et aquacole. La production halieutique devant progresser de seulement 1 %, à l’horizon 2025, la majeure partie de la croissance sera attribuable à la production aquacole, qui prendra le pas sur la production halieutique totale en 2021 (graphique 3.6). En dépit de la part croissante de la production aquacole dans l’offre de poisson, la filière pêche devrait rester en tête pour un certain nombre d’espèces et sera vitale pour la sécurité alimentaire nationale et internationale.

L’aquaculture demeurera l’un des secteurs alimentaires se développant le plus vite, en dépit d’un repli de son taux de croissance annuel moyen qui sera de 3 % par an au cours de la période 2016-25, contre 5.4 % par an pendant la décennie précédente. Ce ralentissement s’explique par l’élévation des coûts, conjuguée à la concurrence d’autres activités qui ont elles aussi besoin d’espace, d’eau et de main-d’œuvre. D’après les projections, une grande partie de l’augmentation devrait concerner les espèces d’eau douce.

 

Graphique 3.6. Production aquacole et halieutique

Note : la « pêche pour la consommation humaine » désigne la production halieutique, à l’exception des poissons d’ornement, des poissons destinés à la production de farine de poisson, d’huile de poisson et autres utilisations non alimentaires. L’ensemble de la production aquacole est présumé être destiné à la consommation humaine.

Source : OCDE/FAO (2016), « Perspectives agricoles de l’OCDE et de la FAO », Statistiques agricoles de l’OCDE (base de données), http://dx.doi.org/10.1787/agr-data-fr.

 

La production mondiale de farine de poisson devrait afficher une hausse de 15 % d’ici à 2025 par rapport à son niveau moyen de 2013-15, pour atteindre 5.1 Mt, tandis que celle de l’huile de poisson devrait progresser de 17 % pour atteindre 1 Mt au cours de la même période. En 2025, quelque 38 % de la farine de poisson seront obtenus à partir de sous-produits résultant de la transformation du poisson.

La consommation mondiale de poisson destinée à l’alimentation humaine devrait s’élever de 21 % (ou 31 Mt en équivalent poids vif (pv)) en 2025 par rapport à la période de référence, augmentant de 1.8 % par an dans la prochaine décennie, contre 3 % par an dans la décennie précédente. En 2025, le poisson issu de la production aquacole devrait représenter 57 % du poisson consommé. La consommation de poisson continuera à croître plus vigoureusement dans les pays en développement que dans les pays développés, où il existe un ralentissement général de la croissance de la consommation. La consommation de poisson par habitant devrait progresser sur tous les continents, l’Asie et l’Océanie affichant la plus forte progression.

Les échanges de produits halieutiques et aquacoles (poisson destiné à la consommation humaine, farine de poisson) demeureront florissants, et environ 36 % de la production halieutique et aquacole (31 % échanges intra-UE exclus) devrait être exportée en 2025. Les échanges de poisson destiné à la consommation humaine devraient afficher une progression de 18 % (ou 7 Mt pv) à l’horizon 2025. Toutefois, leur taux de croissance annuel devrait passer de 2.3 % par an ces dix dernières années à 1.9 % par an au cours de la prochaine décennie, ce qui traduit un ralentissement de la production et de la demande. Les pays en développement continueront d’être les principaux exportateurs de poisson destiné à la consommation humaine, mais leur part dans les exportations mondiales enregistrera une baisse, passant de 67 % en 2013-15 à 66 % en 2025. Sur la même période, la part des pays développés dans les importations mondiales reculera, passant de 54 % à 53 %.

Un certain nombre d’incertitudes et de difficultés peuvent influencer les projections relatives aux produits halieutiques et aquacoles. Les perspectives de la pêche et de la production de farine et d’huile de poisson dépendent de la productivité naturelle, et donc incertaine, des stocks halieutiques et des écosystèmes, ainsi que des conditions météorologiques, variables. S’agissant de l’aquaculture, les éléments pertinents sont l’accessibilité et la disponibilité des sites, des ressources en eau, des technologies et des financements ; la viabilité, la disponibilité et le prix des juvéniles (œufs, frai, progénitures, alevins, larves) et des aliments pour animaux ; l’utilisation d’antibiotiques ; l’évaluation des impacts environnementaux, dont la pollution, les maladies ichtyologiques et les fugitifs ; et les questions de sécurité des aliments et de traçabilité. En outre, les mesures commerciales, les accords commerciaux et l’accès au marché continuent d’influencer fortement la dynamique du marché mondial du poisson.

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