Partager

Poissons

 

Situation du marché en 2017

Le secteur mondial de la pêche et de l’aquaculture a poursuivi sa croissance en 2017, en accélérant le rythme par rapport à 2016. Cet essor est essentiellement à mettre au crédit d’un redressement des captures d’anchois (utilisés en grande partie pour produire de la farine et de l’huile de poisson) en Amérique du Sud et à un nouvel accroissement de la production aquacole au rythme d’environ 4 % par an. Poursuivant la tendance observable ces dernières années, l’aquaculture est à l’origine de la croissance marquée de la production et de la consommation dans leur ensemble.

Malgré une production en hausse en 2017, les produits de la mer se sont renchéris sous l’effet d’une demande dopée par l’embellie économique dans le monde. L’indice des prix du poisson de la FAO fait ressortir une hausse des prix entre 2016 et 2017, en particulier sur les neuf premiers mois de l’année 2017, après lesquels on observe un léger fléchissement jusqu’à la fin de l’année. Alliée à des volumes d’échanges eux aussi en hausse, cette montée des prix a propulsé la valeur des échanges totaux de produits halieutiques et aquacoles au sommet en 2017. Malgré ce renchérissement, la consommation s’est montrée solide en raison d’une demande soutenue des consommateurs pour le poisson, nourrie par l’embellie économique observée aussi bien dans le monde développé que dans les régions en développement, sans oublier le redressement de certains poids lourds économiques émergents comme le Brésil et la Fédération de Russie.

Croissance de la production mondiale aquacole et halieutique selon l’impact potentiel du plan quinquennal chinois

Principaux éléments des projections (2018-2027)

Cette édition des Perspectives tient compte d’importants changements par rapport aux dernières années sur le front de la production halieutique et aquacole en République populaire de Chine (ci-après, « Chine »). En premier lieu, le 13e plan quinquennal de la Chine (2016 2020) fixe entre autres pour objectif de rendre le secteur plus efficient et plus durable, ce qui implique des baisses importantes de la croissance de la filière aquacole et des réductions des débarquements de pêche. Étant donné le poids de la Chine dans le secteur halieutique et aquacole mondial, même en ne tenant compte que des retombées les plus probables de ces objectifs pour établir le scénario de référence de cette année , on aboutit à une production totale de la Chine bien inférieure dans cette édition, ce qui ne manque pas d’avoir des répercussions visibles sur les projections de production mondiale de poisson, et donc de prix, d’échanges et de consommation (graphique 8.1). Le second changement tient au fait que, à la lumière de nouvelles informations, les estimations de valeur de la production aquacole en Chine ont été nettement revues à la hausse depuis les dernières projections, un changement qui s’est aussi répercuté sur les prix moyens mondiaux des produits aquacoles.

Les prix des poissons augmenteront tous en valeur nominale sur la période de projection. Le prix nominal moyen du poisson échangé grimpera au total de 23.7 %, suivant une courbe de croissance relativement soutenue qui l’amènera de 2 828 USD/t au cours de la période de référence à 3 499 USD/t en 2027. Le prix moyen pondéré des espèces aquacoles a déjà atteint un niveau élevé, si bien qu’il devrait croître moins vite que lors de la décennie précédente (1.5 % contre 4.4 % par an), tout en conservant un rythme plus rapide que celui des espèces pêchées. D’après les projections actuelles, le prix des produits aquacoles devrait s’accroître au total de 19.5 % sur la période et ainsi passer de 2 878 USD/t à 3 439 USD/t. La croissance du prix nominal moyen des captures devrait rester stable, car l’activité de pêche n’a guère la faculté d’influer sur le volume des débarquements ou les espèces qui les composent à l’échelle mondiale. Cette augmentation devrait ainsi s’élever à 16.8 % sur la période de projection, de 1 557 USD/t à 1 819 USD/t.

La quantité de poisson produite dans le monde devrait elle aussi continuer de croître et s’inscrire en hausse chaque année considérée, à l’exception de 2026, durant laquelle devrait se produire le second épisode El Niño selon l’hypothèse retenue. L’augmentation devrait être relativement faible dans l’ensemble puisque la hausse de la production totale est attendue à 13.4 % entre la période de référence et 2027, soit à peu près moitié moins qu’au cours des dix années précédentes (27.1 %). Le taux de croissance annuel moyen témoigne de ce ralentissement puisqu’il dépasse tout juste 1 %. La croissance mondiale sera entièrement alimentée par l’augmentation continue, bien que moins rapide, de la production aquacole. La pêche devrait quant à elle légèrement diminuer sur la période et les captures devraient représenter 1.05 Mt de moins en 2027 que sur la période de référence (soit un taux de croissance de 0.01 % par an), en raison essentiellement de la baisse enregistrée en Chine. Ce déclin devrait être partiellement compensé par une croissance attendue dans d’autres secteurs ainsi que par des mesures plus strictes de gestion permettant une reprise de certains stocks.

La production de poisson servira davantage l’alimentation humaine en 2027 (91 %) qu’au cours de la période de référence (89 %). Pour autant, au même titre que la production de poisson devrait croître à un rythme moins soutenu, la consommation mondiale de poisson destiné à l’alimentation humaine ne devrait augmenter que de 1.2 % par an, soit bien moins que les 3.0 % annuels observés lors de la décennie précédente. Elle passera ainsi de 153 Mt en 2015 17 à 177 Mt en 2027. Environ 72 % de ce volume sera consommé par des pays asiatiques, auxquels 73 % de l’augmentation totale de la consommation humaine de poisson est imputable. La consommation apparente de poisson par habitant devrait légèrement augmenter, de 20.3 kg au cours de la période de référence à 21.3 kg en 2027, avec un taux de croissance annuel en décélération de 1.8 % à 0.3 %. La consommation de poisson par habitant augmentera sur tous les continents, Amérique latine et Asie en tête, à l’exception de l’Afrique (4 %, car la croissance démographique est plus rapide que celle de l’offre).

Les échanges de produits halieutiques et aquacoles destinés à la consommation humaine et de produits non alimentaires demeureront florissants, et environ 38 % de la production halieutique et aquacole devrait être exportée en 2027 (31 % si l’on exclut les échanges intra-UE). Les échanges mondiaux de poisson destiné à la consommation humaine devraient afficher une progression de 18 % ou 7 Mt en équivalent poids vif (pv) à l’horizon 2027. Toutefois, le taux de croissance annuel des exportations de ces produits devrait passer de 1.9 % par an ces dix dernières années à 1.6 % par an au cours de la prochaine décennie, une décélération due en partie à l’augmentation des prix et au ralentissement de la production. Les pays asiatiques resteront les principaux exportateurs de poisson destiné à la consommation humaine et leur part dans les exportations mondiales passera de 49 % en 2015 17 à 50 % en 2027.

En plus des retombées que pourraient avoir les réformes potentielles de la pêche et de l’aquaculture en Chine, un certain nombre d’incertitudes et de difficultés influent sur l’évolution et la dynamique de ce secteur à l’échelle mondiale. S’agissant de la production, les facteurs en jeu concernent entre autres la productivité naturelle des stocks et des écosystèmes, la dégradation de l’environnement et la destruction des habitats, la surpêche, la pêche illégale, non réglementée et non déclarée (INN), le changement climatique, les conditions météorologiques, les problèmes transfrontières associés à l’utilisation des ressources naturelles, les failles dans la gouvernance, l’invasion d’espèces allogènes, les maladies et échappements, l’accessibilité et la disponibilité des sites et des ressources en eau, ainsi que la technologie et les financements. En outre, les mesures commerciales, les accords commerciaux et l’accès au marché continuent de jouer un rôle considérable dans la dynamique des marchés du poisson. Du point de vue de l’accès au marché, les enjeux sont notamment liés à la sécurité alimentaire, à la traçabilité des aliments et au besoin de démontrer que les produits ne proviennent pas d’activités de pêche illégales et interdites.

» Le chapitre complet est disponible ici

 

 

Documents connexes

 

Also AvailableEgalement disponible(s)